Christine à la recherche de l'amour : entre espoir et déceptions
Après une énième désillusion, Christine a décidé de s'inscrire à une agence matrimoniale "de luxe" pour trouver sa moitié : « Pour l’instant, mon expérience est vraiment décevante : j’ai l’impression d’être lâchée toute seule et de ne pas avoir de coaching. »

Mariée pendant 20 ans, célibataire depuis plus de 6 ans, Christine s’est inscrite à une agence matrimoniale “haut-de-gamme” il y a un peu plus d’un mois. Dégoûtée par les applications de rencontres et les soirées célibataires, elle a finalement décidé de se tourner vers des professionnels pour l’aider à trouver l’amour. « Zapper des photos d’hommes ne fait pas partie de ma mentalité. C’était décourageant et humiliant, j’étais très mal à l’aise avec ça », se remémore Christine, qui a testé Happn, Tinder ou encore le site de rencontre payant EliteRencontre. « J'y suis tombée sur un escroc avec qui j'ai échangé pendant des mois, puis qui a voulu me soutirer de l'argent ». Plus récemment, elle a fini par rencontrer un homme à une soirée célibataires, avec qui cela n'a pas marché. Arrivée à Bordeaux il y a trois ans, elle n’arrive toujours pas à faire de rencontres intéressantes.
Désespérée, Christine a consulté les sites de différentes agences matrimoniales bordelaises. Son choix s’est finalement porté sur une agence “VIP”, qui promet uniquement des profils de chefs d’entreprise ou encore d’artistes. « J’ai besoin de quelqu’un de cultivé, d’éduqué. Je ne peux pas me retrouver avec quelqu’un avec qui je ne partage rien, avec qui je ne peux pas discuter ou qui ne sait pas se tenir à table », argumente la cinquantenaire.
« Je suis une preuve vivante que la vie est très imprévisible : une femme stérile qui a deux enfants, une femme qui devrait être morte avec deux cancers mais je suis encore là »
« Les gens nous contactent car ils n’ont pas le temps, ce sont des chefs d’entreprise qui veulent garder l’anonymat car ils sont connus alors ils ne veulent pas que les gens soient au courant qu’ils sont sur des sites de rencontre », explique l’agence matrimoniale.
« Les personnes qui ont recours à nos services ont des critères très spécifiques et des exigences élevées, par exemple ils peuvent demander seulement des personnes qui ont minimum un bac + 5 », ajoute l’agence. Les personnes qui souhaitent rejoindre l’agence “de luxe” doivent d’abord s’entretenir avec la fondatrice « pour voir s’ils répondent aux critères socioculturels et au physique que peuvent demander les membres. On va par exemple refuser une personne en obésité morbide ».
Séduite par le site web de l’agence qui comptabilise une centaine de clients à Bordeaux, Christine a signé le contrat et payé les 3 500 euros annuels requis. Pour l’instant, après bientôt deux mois d’inscription, elle affirme qu'on ne lui a présenté personne. « Ils ont voulu me mettre en contact avec un homme, ils m’ont donné son numéro de téléphone et c’était à moi de faire la démarche. J’ai trouvé ça inadmissible ! Ils ne lui en ont sans doute même pas parlé avant. Je l’ai contacté sans qu’il ne me réponde jamais », témoigne la mère célibataire. L’agence confirme qu'elle ne contacte pas les membres avant de donner leur contact à un autre membre. Remontée, Christine a décidé de se plaindre en envoyant un mail à l’agence, qui lui a aussitôt répondu qu’il « ne fallait pas être aussi pressée ».
« J’ai l’horloge biologique qui est quand même avancée, je vieillis, je voulais me dire que j’avais tout essayé et ne pas avoir de regrets »
D’autre part, l’agence matrimoniale affirme avoir une agence ouverte à Bordeaux, répertoriée au 43-45 Rue d'Armagnac sur leur site internet. Cependant, ils auraient avoué à Christine qu’il n’y avait en fait personne sur place. L’agence confirme qu’il n’y a pas « d’agence physique » à Bordeaux.
« Normalement, je suis censée avoir accès à une plateforme où je peux consulter les autres profils, sauf qu’elle ne marche pas », ajoute Christine. L'agence affirme, au contraire, que le site est opérationnel. L’agence avait également promis d’organiser des évènements, dont la célibataire ne voit pour l’instant pas la couleur. L'agence affirme qu'elle organise des soirées « quelques fois par an », mais qu’il n’y en a pas eu depuis plusieurs mois.
« L’agence m’a obligée à viser des hommes plus vieux, de 60 ou 65 ans, alors que je voulais des plus jeunes, car ils affirmaient qu’aucun homme CSP+ n’accepterait d’avoir une femme plus âgée », se plaint Christine. Sur la page Google de l’agence, on retrouve plusieurs témoignages similaires.


Christine vit mal la situation : « Faire appel à une agence, c’est aussi avouer un échec, avouer qu’on y arrive pas toute seule ». « Je voulais reléguer la tâche à un professionnel pour qu’il s’en charge à ma place, je voulais être déchargée, mais j’ai au final une double charge mentale », conclut-elle.
Inscrite depuis seulement un mois et demi, Christine essaye de garder espoir et espère que l'agence lui présente sa future moitié avant la fin de son abonnement annuel.